Isadora

NOTE DE L’AUTEUR

ISADORA DUNCAN …..Aujourd’hui qu’évoque encore ce nom ?
Un accident spectaculaire, une mort aussi atroce que prématurée : son châle coincé dans l’essieu

d’une Bugatti , l’étrangle…. ?

Une célèbre danseuse mais dont on a peine à situer le parcours … ?

C’est bien peu lorsqu’on sait qu’elle fut à la fois une artiste révolutionnaire (la danse contemporaine a trouvé ses sources dans l’intuition géniale d’Isadora), une femme libre, engagée, maniant les paradoxes comme personne (à la fois richissime et communiste fervente), l’égérie de toute une société intellectuelle en pleine ébullition (Cocteau, Rodin, Bataille, Stravinsky…. La liste est impressionnante) et un être profondément marqué par le destin (elle voit périr ses trois enfants et autour d’elle la mort rode, la nargue jusqu’à ce qu’elle y succombe elle aussi).

Personnage de tragédie antique, biblique même, à la fois muse et madone, Clytemnestre et Jézabel, comment ne pas être tenté de porter cette existence hors du commun sur une scène de théâtre puisque chez ISADORA, tout est intimement et infiniment théâtral.

Nous avons choisi de nous écarter d’une biographie chronologique pour ne chercher qu’à tracer un destin, chaotique, sublime, à la fois cocasse et déchirant. On assiste au cours du spectacle à une succession de déchéances et de renaissances, à la vie dans tout sa complexité.

ISADORA est entourée de trois hommes qui ont marqué sa vie (interprétés par le même comédien) et de sa fidèle amie, Mary. Chacun l’évoque à sa manière n’ayant pas forcément rencontré la même femme, au même moment. Reconstruction kaléidoscopique d’une trajectoire absolument universelle.

ISADORA c’est nous.

Philippe Honoré est metteur en scène et adaptateur depuis 1984
Il a adapté plus d’une vingtaine de textes pour la scène : (Dostoïevski, Proust, Gide, Sagan, Bruckner, Fassbinder, Duras, Gary,…)
Il a été directeur de théâtre, dans le Jura puis dans les Yvelines.
il a publié deux romans : ” La Mère Prodigue” (Le Bord de L’eau) et ” L’Obligation du Sentiment” ( Arléa)
Il a ouvert une librairie depuis 2011.

NOTE DU METTEUR EN SCENE

«JE VEUX DANSER MA VIE»

Je n’ai pas connu Isadora Duncan et pourtant elle a changé ma vie… !
Certaines grandes figures féminines ont été les initiatrices d’un changement profond de la société de leur époque, Isadora en est une. La vie d’Isadora marque un tournant important et crée un point de non retour dans l’histoire de la danse et de l’art en général. En effet, elle brise les tabous, fascine et scandalise l’intelligentsia de l’époque ; elle incarne un modèle d’émancipation de la femme. Libre dans son corps et son âme, Isadora ne cède à aucun compromis ni dans sa vie ni dans son art. Profondément inspirée, elle fait don de sa vie à l’art, à la recherche et à l’enseignement .

«JE N’AI PAS INVENTE LA DANSE, ELLE EXISTAIT AVANT MOI MAIS ELLE DORMAIT ET JE L’AI REVEILLEE»

Elle bouleverse les règles de la danse ; la danse n’est pas une succession de pas, de sauts, de pirouettes mais plutôt une énergie, un souffle vital qui doit habiter le corps ainsi libre d’exprimer toutes les émotions, pense Isadora, et toutes les émotions nous viennent de la NATURE.
Comme tous les artistes visionnaires qui l’entourent, Rodin, Picasso, Cocteau, Graig et d’autres, elle anticipe l’histoire et entreprend le changement artistique vers un nouveau monde. Elle fait de sa vie, le témoignage de ce changement . «ISADORA DANSE COMME ELLE RESPIRE» dit Rodin.

A la fois femme et Mythe, elle vit sa très grande liberté sexuelle avec l’inconscience et la pureté de l’enfance. A la recherche du grand Amour, elle vit de grandes passions aussi bien avec des hommes quelconques qu’avec des hommes qui marqueront l’histoire ; aucun d’eux ne parviendra pourtant à comprendre ni à percer le mystère Isadora .

LA MISE EN SCENE

Le témoignage de la vie d’ ISADORA par ceux qui l’ont aimée nous permet de la rendre plus humaine, de nous éloigner du mythe et de reconnaitre en elle, cette femme qu’elle a toujours voulu être ;
«JE SUIS UNE FEMME, SIMPLEMENT UN FEMME»  criait elle.
Sur scène, une structure métallique, une installation qui crée un jeu de transparence par des toiles peintes, de la vidéo et quelques objets aux multiples fonctions…

En faisant appel à ces différentes formes artistiques, on cherche le dialogue entre le corps, la parole et l’art plastique. Ce choix formel vers un « Art Total » évoque les mouvements artistiques qui ont vu leurs débuts à l’époque d’ ISADORA.
Dans cet espace, les comédiens se déplacent en créant plusieurs niveaux de lecture ;

Le premier niveau est l’espace du témoignage et de la mémoire dans lequel évolue MARY, amie secrétaire et confidente d’Isadora .
Le deuxième est l’espace de l’action, du dialogue, de la vie. C’est le centre de l’installation ou Isadora évolue avec les autres personnages.

Le troisième est l’espace de l’inaccessible, de la distance et de la mort. Espace dans lequel surgissent les hommes, Gordon Graig, Paris Singer, Serguei Essenine, tous trois interprétés par le même comédien. A travers ce spectacle, nous tenterons de révéler combien les gestes et l’existence d’ISADORA DUNCAN ont transformé non seulement la vie de ses contemporains mais aussi la notre….

 

Isadora Hommage 2012, di Maria Cristina Madau, musiche di Alexander Bălănescu

 

Maria Cristina Madau est née à Cagliari en Italie diplômée de l’Académie des Beaux-Arts de Brera. Sa formation est marquée par le théâtre les arts plastiques et la danse contemporaine. Elle a travaillé comme collaboratrice et chorographe avec des metteurs en scène de renommée internationale comme Savary, Besson, Oida, dans les plus importants théâtres internationaux à Paris, Tokyo, Pékin, Milan, Rome, Venise, Strasbourg. Elle signe des mises en scène de théâtre et des opéras, parmi Carmen de Bizet, The n°11 bus de Peter Maxwell Davies, Così fan tutte de Mozart, Salomé de Oscar Wilde, Alger la Blanche de Kebir Ammi, Il torneo della discordia, spectacle poliart avec des textes de Jacques Attali, Jean Baudrillard, Massimo Bavastro, Salvatore Niffoi, Valère Novarina. Elle se consacre à la recherche théâtrale, réalisa des films documentaires, des cour métrage et de vidéos et signe plusieurs créations pluridisciplinaires.

Dans le rôle de Gordon Craig, Paris Singer, Serguei Essenine :

Serge Avedikian Il est élève au Conservatoire d’Art Dramatique de Meudon, puis travaille avec les élèves de celui de Paris et joue de nombreuses pièces du répertoire classique et moderne. En 1976, il crée une compagnie théâtrale et met en scène plusieurs pièces. En 1982, il commence à réaliser des films documentaires, tout en poursuivant son travail de comédien au cinéma et au théâtre. En 1988, il fonde sa propre société de production et réalise des films personnels. Parallèlement, il poursuit sa trajectoire d’acteur au théâtre, au cinéma et à la télévision. À partir de l’an 2000 il consacre une plus grande place au théâtre et au cinéma en tant qu’acteur et continue de réaliser des films en faisant appel à d’autres producteurs.

Dans le rôle de Mary :

Simona Maïcanescu est née à Craïova, en Roumanie. Elle devient pensionnaire au Théâtre National de Bucarest. À la suite d’une collaboration franco-roumaine, présentée au festival d’Avignon, elle s’installe au théâtre de l’Odéon dès 1994, sous la direction de Sophie Loukachevsky, Jean- François Peyret, Lucas Hemleb et André Wilms. Elle ne quittera plus la France où elle mène une carrière riche et variée tant au cinéma qu’au théâtre. En 2003, elle rencontre Lars Norén et joue dans son texte Guerre mis en scène par l’auteur. Leur collaboration se prolonge avec Eaux dormantes en 2007, puis aujourd’hui avec Fièvre.

Dans le rôle de Isadora :

Edith Vernes a commencé sous la direction de Patrice Chéreau ( ” Hamlet” ) puis elle rencontre Christophe Lidon qui lui confie plusieurs grands roles ( ” Andromaque”, ” Le songe d’une nuit d’été” , “Des yeux de soie” ). Elle joue également sous la direction de Jean Reno, d’Etienne Bierry (” Les directeurs”) et de Béata Nilska (“The bug” et très récemment “Discours sur le Bonheur” ). Edith rencontre Maria Cristina Madau avec “Salomé” d’Oscar Wilde. Elle signe sa première mise en scéne en montant “Délire à deux” d’Ionesco ; elle s’intéresse aussi beaucoup à l’enseignement et crée ” Studio Alambic”, atelier de formation de l’acteur qu’elle anime depuis 2005.

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